L’enfer et le ciel dans Le Temps retrouvé, de Marcel Proust

Le parcours du narrateur en quête du temps passé et de sa vie perdue s’apparente à une fuite sur des chemins de désillusion. La société mondaine qu'il retrouve bouleversée par la guerre apparaît en pleine décrépitude morale cependant que lui tente une expérience mystique. C’est l’occasion d’une analyse sur la catabase et l’anabase : descente aux enfers puis rédemption.

Par Jean-Louis Benoit, MCF-HDR, université de Bretagne-Sud, Lorient

Molière. La fabrique d’une gloire nationale (1622-2022)

Du saltimbanque à Sidi Molière, retour sur le parcours de celui qui est devenu un mythe national et l’auteur dramatique le plus traduit, le plus lu et le plus joué au monde. C’est ce que raconte Martial Poirson, professeur d’histoire et d’études théâtrales, dans un essai conçu comme l’album du quadricentenaire.
Par Alain Beretta, professeur de lettres

« La jubilation d’un bouche-à-oreille public »

Cette expression du poète André Velter défend la lecture à voix haute comme moyen de résister aux commotions du monde. C’est l’occasion de revenir sur la distinction entre l’oralité et le sonore, et de s’intéresser à la présence de la voix dans l’écrit et à l’implication corporelle des élèves dans la lecture.
Par Jean-Luc Bertolin, IA-IPR lettres, académie de Besançon

« Un marchepied vers des découvertes »

Pour Sébastien Cavalier, président du pass Culture, le projet gouvernemental porté par le candidat Macron en 2017, en direction des jeunes de 18 ans, n’a connu qu’une seule version évolutive. Dernières innovations : s’étendre aux jeunes de 15 à 17 ans, ainsi qu’aux établissements scolaires. Le livre reste l’offre la plus prisée chez les jeunes, le spectacle vivant chez les enseignants.
Propos recueillis par Ingrid Merckx, rédactrice en chef de L'École des lettres

« Ce qui nourrit mon œuvre : réfléchir à des possibles »

Bpocalypse d’Ariel Holzl est paru peu avant le premier confinement. Un sacré clin d’œil pour ce roman « post-apo » où des lycéens survivent dans une ville-monde, Concordia, repliée en autarcie après une catastrophe. Ils doivent notamment cohabiter avec une caste de dirigeants décidée à exterminer de nouveaux arrivants mutants.
Propos reccueillis par Ingrid Merckx

Poésie et diversité chez Jules Renard

Dans ses Histoires naturelles, l’auteur de Poil de carotte porte un regard peu anthropocentré sur la nature et les êtres vivants. Prévue pour les objets d’étude « Imaginer, dire et célébrer le monde, création poétique » en sixième, et « Regarder le monde » en cinquième, cette séquence fait écho au programme de sciences de la vie et de la terre, et peut donner lieu à un projet interdisciplinaire.
Par Marie-Astrid Clair, professeure de lettres modernes à Paris

Le Secret derrière la porte, de Fritz Lang

Étudié en spécialité cinéma en terminale, ce chef-d’oeuvre de Fritz Lang convoque des références à l’expressionnisme allemand, à la psychanalyse de Freud ou au film gothique centré sur une héroïne confrontée au rêve et à la mort. Il permet aussi d’aborder le rôle du cinéaste au travail. De quoi intéresser dès le cycle 4.
Par Juliette Goffart, professeure de lettres et de cinéma, et critique de cinéma

Le rôle majeur des enfants traducteurs

Responsabilités inversées ou épiphanie : les enfants de migrants qui traduisent pour leurs parents portent un poids et ne maîtrisent pas toujours les codes et les usages liés au français. En outre, la langue d’accueil prend le pas en France sur la langue maternelle contrairement à ce qui a cours en Angleterre et dans les pays du Nord.
Par Sai Beaucamp-Henriques, professeure de français langue étrangère

Si le loup y était…

Ancré dans un espace-temps commun : la pandémie de Covid-19 et du premier confinement, La-Gueule-du-Loup renvoie à l’imaginaire collectif des maisons hantées et des grands méchants loups. Éric Pessan fait alterner doute, peur et empathie face à des personnages auxquels s’identifier. Il mêle réel et fiction dans ce roman au titre énigmatique qui aborde le drame de l'inceste mais tire vers le suspense.
Par Shirley Conte, professeure de lettres modernes, collège Antoine-Risso à Nice