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Quand le fantastique est déjà là…

Souvent, avec des adolescents, a fortiori ceux atteints de troubles psychiques, l’instabilité du réel, le doute, la menace sont déjà présents. Comment dompter l’angoisse à l’abri d’un texte ? Comment s’aider, dans la classe, des fantômes ?

Par Jessica Vilarroig, professeure de lettres en soins-études (annexe du lycée Lakanal de Sceaux, Fondation santé des étudiants de France)

Fan de fantastique

« Ou bien il s’agit d’une illusion… », suggère Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique. Dans ce texte publié en 1970, le théoricien pose le doute comme pierre angulaire du fantastique. Loup sur la lande ou créature sortie des enfers, le chien des Baskerville ? « Il y a la mort du dernier occupant du manoir, mort qui s’accorde si exactement avec la légende familiale. Il y a les rapports répétés des paysans touchant l’apparition d’une bête monstrueuse sur la lande. N’ai-je pas moi-même entendu de mes propres oreilles par deux fois un bruit qui ressemblait à l’aboiement d’un chien ? Il est incroyable, impossible que les lois ordinaires de la nature soient violées. Un chien fantôme ne laisse pas d’empreintes matérielles, ne remplit pas l’air de son cri. » Et la bête du Gévaudan ?

Molière : l’anniversaire du «patron» !

La Comédie-Française consacre sa programmation du premier semestre au « patron » Molière. Au total sont prévus : quinze créations, huit reprises, huit « Théâtre à la table », des lectures, des conférences, des diffusions numériques... Les explications d’Éric Ruf, administrateur général.

Par Philippe Leclercq, professeur de lettres et critique

« Ce qui nourrit mon œuvre : réfléchir à des possibles »

Bpocalypse d’Ariel Holzl est paru peu avant le premier confinement. Un sacré clin d’œil pour ce roman « post-apo » où des lycéens survivent dans une ville-monde, Concordia, repliée en autarcie après une catastrophe. Ils doivent notamment cohabiter avec une caste de dirigeants décidée à exterminer de nouveaux arrivants mutants.
Propos reccueillis par Ingrid Merckx

Julie ou la Nouvelle Héloïse,
le secret d’une lecture à succès

En 1761, ce roman sentimental renouvelle la vision de la femme lectrice et la représentation des couples, comme Émile ou De l’éducation, un an plus tard, marquera l’histoire de la pédagogie. Julie ou la Nouvelle Héloïse cause un choc à sa parution en 1761. Paradoxalement, ce roman célèbre les lectrices sages, alors qu’Émile condamne, en 1762, toute lecture féminine. En quoi Julie est-elle le modèle d’une lectrice exceptionnelle au XVIIIe siècle ? Et pourquoi a-t-elle suscité l’enthousiasme des lectrices ?
Par Sandrine Aragon, Sorbonne Université

Poésie et diversité chez Jules Renard

Dans ses Histoires naturelles, l’auteur de Poil de carotte porte un regard peu anthropocentré sur la nature et les êtres vivants. Prévue pour les objets d’étude « Imaginer, dire et célébrer le monde, création poétique » en sixième, et « Regarder le monde » en cinquième, cette séquence fait écho au programme de sciences de la vie et de la terre, et peut donner lieu à un projet interdisciplinaire.
Par Marie-Astrid Clair, professeure de lettres modernes à Paris

Le rôle majeur des enfants traducteurs

Responsabilités inversées ou épiphanie : les enfants de migrants qui traduisent pour leurs parents portent un poids et ne maîtrisent pas toujours les codes et les usages liés au français. En outre, la langue d’accueil prend le pas en France sur la langue maternelle contrairement à ce qui a cours en Angleterre et dans les pays du Nord.
Par Sai Beaucamp-Henriques, professeure de français langue étrangère

Le Secret derrière la porte, de Fritz Lang

Étudié en spécialité cinéma en terminale, ce chef-d’oeuvre de Fritz Lang convoque des références à l’expressionnisme allemand, à la psychanalyse de Freud ou au film gothique centré sur une héroïne confrontée au rêve et à la mort. Il permet aussi d’aborder le rôle du cinéaste au travail. De quoi intéresser dès le cycle 4.
Par Juliette Goffart, professeure de lettres et de cinéma, et critique de cinéma

Si le loup y était…

Ancré dans un espace-temps commun : la pandémie de Covid-19 et du premier confinement, La-Gueule-du-Loup renvoie à l’imaginaire collectif des maisons hantées et des grands méchants loups. Éric Pessan fait alterner doute, peur et empathie face à des personnages auxquels s’identifier. Il mêle réel et fiction dans ce roman au titre énigmatique qui aborde le drame de l'inceste mais tire vers le suspense.
Par Shirley Conte, professeure de lettres modernes, collège Antoine-Risso à Nice