Quelles compétences développer chez les élèves pour le monde de demain ?
Notre société a connu une grande mutation : de société industrielle qu’elle était, elle est devenue société du savoir, et les compétences pour entrer dans le monde du travail s’en sont trouvées considérablement changées. De quoi aura besoin l’élève demain ? Quelles sont les compétences qui lui seront nécessaires ?
Notons tout d’abord qu’une des grandes mutations à venir sera la nécessité de changer de métier ou, tout au moins, d’évoluer dans celui-ci et de s’adapter aux changements de société. Cela requiert des élèves d’autres compétences que celles qui ont été construites jusqu’à présent. Il ne s’agira plus de refaire à l’identique, mais d’être capable d’évoluer et de faire face à l’inattendu.
Comme le souligne Andrea Schleicher, directeur de PISA, l’école doit former des élèves capables de faire face à des situations nouvelles, car telle est la vie en général, et l’avenir qui se dessine pour nos sociétés en particulier. Pour cela, l’élève aura besoin de compétences essentielles.
Les compétences de base en lecture, écriture, mathématiques
Elles demeurent fondamentales. Les élèves devront être capables d’en avoir une maîtrise fine pour pouvoir être des citoyens actifs. Les conclusions des évaluations PISA donnent des indications très précieuses sur la lecture, par exemple, qui ne peut plus être simplement une lecture de textes, mais aussi de textes continus et non continus, une lecture sur écran, une lecture dont on mesure l’impact sur le lecteur…
On attend donc une approche plus complexe du lire, écrire, compter.
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La capacité d’innover
Dans le monde de demain, les emplois peu qualifiés seront remplacés par des robots ou délocalisés. Il faudra donc développer d’autres compétences qui apporteront une plus-value, et permettront d’évoluer avec l’entreprise ou le secteur dans lequel on travaille. Préparer les élèves à entrer dans le monde de demain, c’est donc les faire créer, les faire inventer : c’est de cela qu’auront besoin nos sociétés européennes.
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La capacité de travailler en équipe
Elle sera une attente essentielle et doit être préparée dès les plus jeunes années. Il faudra que l’élève sache trouver sa place dans une équipe, collaborer, qu’il connaisse ses points forts et ses faiblesses, et soit en mesure d’améliorer ces dernières. Une mise en place raisonnée de travaux de groupes, mais aussi l’analyse de ceux-ci peuvent être des moyens précieux pour développer cette capacité.
Ainsi, à l’issue des TPE, par exemple, il est très utile de demander à l’élève comment il s’est situé dans le groupe, ce qu’il a su faire, s’il a eu plus de facilité à fédérer le groupe et à le faire travailler ou à participer au travail, à apporter les idées ou à mettre simplement en pratique celles de ses camarades… Cette approche réflexive est nécessaire pour que les élèves prennent conscience de leurs capacités et de celles qu’il leur faut encore développer.
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La capacité de travailler en équipe multiculturelle
Les sociétés d’aujourd’hui sont multiculturelles, elles le seront davantage encore demain. Il est essentiel que les élèves se préparent à travailler avec des personnes ayant des cultures et des sensibilités différentes, et d’autres façons de concevoir le monde.
La curiosité pour ce que vit l’autre et sa façon de concevoir le monde, la prise en compte de ces dimensions dans les relations humaines, développeront une vraie aptitude à collaborer de façon efficace dans ces équipes, que ce soit en France ou dans d’autres pays.
La mobilité
Les jeunes de demain devront être mobiles. Une partie des postes qui leur seront proposés se trouveront en Europe ou à l’international.
Cette aptitude à la mobilité se construit dès les plus jeunes années, par une approche qui peut être virtuelle d’abord, avec des programmes comme Etwnning, puis réelle, avec la participation à des programmes européens, par exemple.
La maîtrise des langues étrangères
La mobilité va de pair avec l’apprentissage de l’anglais, certes, mais pas uniquement. Différentes langues doivent être parlées, car l’on sait bien que l’obstacle à l’obtention d’un poste, dans certains pays, sera la langue.
Il faudra concevoir des méthodes appropriées, nouvelles, pour que tous puissent apprendre les langues, à leur rythme et, surtout, en fonction de leurs besoins.
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Telles sont les nouvelles compétences que les élèves devront acquérir pour entrer dans le monde de demain et y trouver leur place. Sans elles, ils risquent de subir les mutations des sociétés et de s’y trouver étrangers. Or, il faut qu’ils puissent agir sur le monde et prennent conscience de tout ce que ce monde peut leur apporter.
Les élèves en difficulté se vivent comme victimes des changements. L’un des premiers signes en est le repli sur soi, sur son quartier, sur sa ville. Pour qu’il n’en soit pas ainsi, pour que chacun puisse vivre le changement comme une chance, il est indispensable qu’il soit doté de compétences qui lui permettront de disposer des ressources nécessaires et attendues pour entrer dans le monde de demain, y évoluer et apporter une vraie valeur à leur société.
Viviane Devriésère,
vice-présidente d’Éval-UE (Évaluateurs et experts de l’Union européenne)
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Éval-UE France est l’association des experts de l’Agence Erasmus + France. Elle a été créée le 7 février 2012 à Bordeaux. Ses membres sont chargés de l’évaluation des dossiers de l’agence Erasmus + France et/ou de l’agence exécutive EACEA.
Ils sont tenus à un devoir de réserve et à la confidentialité sur les dossiers qu’ils évaluent mais sont, pour la plupart d’entre eux, des développeurs de l’Agence, chargés de présenter d’une façon générale le nouveau programme.
À ce titre, ils feront paraître sur le site de “l’École des lettres” des articles permettant de mieux connaître le nouveau programme Erasmus + ou les problématiques européennes actuelles. Des porteurs de projets pourront également faire part de leur expérience.
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Se mettre au service de (“évoluer avec”) l’entreprise, se fondre dans la masse de “groupes” qui ne remettent pas en cause sa logique (collaborer donc!) mais œuvrent pour son expansion, être “mobile” et docile, j’ai parfois bien peur que la développement des compétences ne soit qu’un leurre au service d’une incompétence généralisée à se vivre humain, à s’ériger contre cette “ruine de l’âme” que guettent tant de “sciences” sans conscience.