Lutte contre le décrochage scolaire : enfin une bonne nouvelle
Moins attendus que les chiffres du chômage, moins décortiqués que les sondages, les chiffres communiqués le 1er décembre sur le décrochage scolaire méritent cependant un commentaire et une juste publicité.
Les résultats publiés par le ministère de l’Éducation nationale soulignent les progrès constants accomplis en matière de lutte contre le décrochage scolaire depuis 2014 : diminution sensible du nombre des décrocheurs, renforcement des dispositifs de prévention, mise en place de nouveaux dispositifs de vigilance, mobilisation accrue de tous les acteurs de la communauté éducative, mesures d’aide à la rescolarisation et à la reprise de formation, c’est toujours les actions en faveur des marges qui arrêtent le moins les blogueurs et commentateurs professionnels, c’est toujours le travail de fourmis que l’on foule sans scrupule.
Pourtant c’est ce travail de fond qui conditionne les réponses apportées à nombre de problèmes du moment : inégalités, chômage, délinquance, dérives anti démocratiques. La sécurité c’est aussi être sûr de trouver une structure où se former, sûr de trouver une alternative à la rue, sûr de trouver une parole, un dialogue.
Il y a des jeunes mal à l’aise avec l’institution scolaire mais le malaise s’aggrave hors du cadre scolaire. Il y a des jeunes qui posent problème à la communauté éducative mais c’est un mal moindre que celui porté à la société entière.
C’est pourquoi toutes les mesures qui assouplissent les modalités d’étude et de réussite, loin d’être des capitulations sont des corrections salutaires.
Maintenir un système binaire : “Tu suis ou tu sors“, ce n’est pas maintenir des exigences c’est maintenir de l’exclusion. Être exigeant c’est conserver :”Tu y es, tu restes“, fût ce au prix d’adaptation.
Dans bien des contextes enseigner n’est pas facile.Il faut plus que jamais renforcer les liens entre l’Éducation nationale et les milieux associatifs, le mécénat privé, l’entrepreneuriat social.
La formation pour tous est l’affaire de tous, et les intervenants sont les bienvenus dans leur diversité et leurs capacités respectives. L’enseignement classique soutenu par des actions d’éducateurs extérieurs est sans doute l’un de ces leviers à expérimenter pour réduire encore le nombre actuel de ces quelques cent mille jeunes qui décrochent à trouver l’envie de franchir le portillon d’un lycée.
Pascal Caglar
• Les dispositifs pour vaincre le décrochage scolaire sur Éduscol.