Être et avoir, de Nicolas Philibert :
compte-rendu et analyse pédagogique
Philippe Leclercq, critique de cinéma
La sortie du film de Claire Simon, Apprendre, offre l’occasion de revenir sur Être et avoir, de Nicolas Philibert (2002)[1], un des meilleurs documentaires jamais réalisés sur ce que signifie apprendre. Retour sur un travail observé au collège Lakanal de Sceaux (92) autour de ce film.
Philippe Leclercq, critique de cinéma
« Tout n’est-il pas à verbaliser dans un film, même en situation pédagogique, pour que les enfants sentent que quelque chose, qui n’a pas été dit, a quand même été vu dans la connivence de l’indicible. »
Alain Bergala, L’Hypothèse cinéma. Petit traité de transmission du cinéma à l’école et ailleurs, éd. Cahiers du cinéma, 2006.
La sortie sur grand écran ce 29 janvier 2025 du film Apprendre de Claire Simon offre l’occasion de revenir sur Être et avoir[2] de Nicolas Philibert (2002), l’un des meilleurs documentaires jamais réalisés sur ce que signifie apprendre. C’est l’occasion d’en relever non seulement l’extrême pertinence, mais également de remettre en forme un travail observé au collège Lakanal de Sceaux (92), lors d’une séance sur le film, en classe de sixième, puis dans une classe de quatrième.
Le compte-rendu suivant se concentre essentiellement sur l’activité menée auprès des élèves de quatrième. Une grille d’analyse pédagogique du documentaire prolonge ce temps d’échange et de réflexion.
Préséance avec les élèves de sixième
Durant les quelques minutes précédant la projection, le professeur demande aux élèves s’ils « connaissent » le film. Premier constat : si aucun ne l’a encore vu, nombre d’entre eux en ont entendu parler. Certains évoquent le bouche-à-oreille (celui des parents notamment), d’autres ont lu « quelque chose » dans la presse circulant « à la maison », d’autres enfin ont tout simplement vu l’affiche sur les murs de leur ville ou au CDI du collège. Ces derniers précisent même qu’on ne peut difficilement rater « les mains sales, tachées de peinture du petit garçon », « la photo marrante pleine de couleurs : l’enfant qui rigole avec un air de polisson » ou encore « l’impression qu’il a fait une bêtise », autant de remarques qui renvoient à l’idée d’une enfance joyeuse et espiègle.
Après avoir demandé à chaque élève de prendre des notes durant la projection, le professeur introduit brièvement le film (un petit questionnaire sera distribué en fin de séance). Sans jamais dévoiler son contenu, il donne néanmoins quelques indications générales de lecture du film (surtout à l’adresse des élèves de sixième). Par exemple, en prenant soin de ne jamais prononcer le mot « documentaire » (qui ne convient d’ailleurs que vaguement à ce film), il évoque une œuvre « sans acteurs mais avec des personnages plus ou moins importants ». Ajoutant que le travail de l’équipe technique a duré dix semaines, étalées de décembre 2000 à juin 2001. Il donne également une définition de la classe unique.
Si la projection est ponctuée de rires et d’exclamations, elle se termine sur une émotion réelle ponctuée de : « C’était bien, Monsieur ! » ou « C’était marrant ! ». À la question de l’enseignant : « Alors, qu’est-ce que vous en pensez ? », avant tout adressée aux élèves de sixième, les bras se lèvent. « C’est drôle et en même temps, ça nous donne des informations » ; « Ça nous montre comment les élèves travaillent tous ensemble » ; « On rigole mais c’est aussi pédagogique (sic) » ; « C’est triste aussi »…
À la question « Qu’est-ce qu’on peut dire sur leur manière de travailler en classe ? », des sixièmes : « On voit que quand M. Lopez s’occupe des grands, les petits travaillent ou dessinent seuls. Ils sont plus autonomes que d’autres. Aussi, l’instituteur leur fait plus confiance : on voit Jojo et Marie seuls à la photocopieuse », « On les voit faire la cuisine, à l’école mais aussi chez eux. Julien s’occupe de sa petite sœur, il conduit un tracteur parce que ses parents sont aux champs ». Les sixièmes ont extrait d’emblée certaines séquences, et qu’ils ont fait ressortir quelques-uns des « personnages » principaux du film.
Cours de français de la classe de quatrième
Un questionnaire d’une dizaine de questions[3] devait préparer la séance prolongeant une séquence d’étude sur le récit. Après l’analyse de l’affiche, le professeur lance l’étude 1. Du documentaire comme sous-genre narratif, alors que les élèves le perçoivent comme un genre descriptif ou informatif. 2. De l’importance du temps dans cette « histoire » : une condition nécessaire à la transmission du savoir. 3. De formuler et défendre une opinion (pré-requis à une séquence ultérieure sur l’argumentation).
Dans un climat de grande écoute, les élèves s’essaient à l’exercice du débat.
Sur l’affiche
« Que pensez-vous de l’affiche ? Est-elle représentative de l’esprit ou du message du film ? », s’enquiert le professeur. « Je trouve, répond la jeune Iska, que c’est une image qui reflète bien le film car elle représente un moment où l’instituteur s’occupe d’un enfant en particulier. Même si on ne le voit pas faire ça avec tous les élèves, on comprend qu’il trouve toujours le moyen d’avoir des moments particuliers avec eux. C’est un moment qui montre bien les méthodes de l’instituteur : il fait réfléchir l’enfant en lui demandant si ses mains sont propres ».
Sur la relation affiche/contenu du film, sa camarade Minnane ajoute que ce n’est « pas un hasard qu’on voit Jojo sur l’image puisque c’est un personnage assez important du documentaire ». Son voisin Vincent trouve, pour sa part, que « l’affiche représente ce qu’on pourrait appeler la scène des “mains sales” ». Valérie évoque, quant à elle, le bleu dominant de l’affiche pour donner l’idée de « la sérénité qui se dégage de la classe », et Clémence souligne « le regard à la fois inquiet et un peu provocateur de l’enfant » qui, précise Valérie, « en a profité pour peindre avec ses mains étant donné que M. Lopez ne peut pas surveiller tout le monde ».
Un documentaire classique ?
Après avoir demandé aux élèves de proposer une définition du documentaire (qui est distinguée au passage de celle du reportage), le professeur veut savoir en quoi Être et avoir est différent des autres films du genre.
« On peut dire qu’Être et avoir est un documentaire parce qu’il est instructif, explique Vincent. En même temps, il ressemble à une fiction parce que les enfants ne regardent pas la caméra. On a l’impression qu’ils l’ignorent ». « C’est une histoire sans commentaire qui n’est pas jouée, ajoute Valérie. On entend une seule fois le réalisateur interviewer l’instituteur ». « En plus, déclare Alice, le film se déroule tout au long de l’année à partir de l’hiver jusqu’aux grandes vacances. Avec un début et une fin. » Stéphie souligne que « dans un documentaire, il y a une sorte de narrateur. Là, non ». Ce à quoi Minnane rétorque que « si Être et avoir s’intéresse à la réalité comme un documentaire classique, on ne sent pas la présence de la caméra. En plus, il y a de l’humour et ça, c’est rare dans un documentaire. »
Le temps qui passe
« Pouvez-vous expliquer le rôle des images sur la nature à l’extérieur ? », demande l’enseignant.
« Oui. Ce sont surtout des images d’arbres qui nous donnent une idée des changements de saisons. Comme celles des champs. Elles coupent les scènes. Comme ça, on sait que le temps avance sans qu’on nous le dise », explique Vincent. « Chaque saison est annoncée par un petit interlude où des arbres ou des choses calmes sont filmés pendant quelques secondes », renchérit Iska. « C’est peut-être pour indiquer au spectateur, intervient Clémence, que “le film“ dure longtemps. Mais, pour revenir à la question précédente sur le documentaire, je voudrais dire qu’entre ces images sur les arbres, les scènes sont assez longues et ne changent pas de sujet trop brusquement par des questions. C’est une forme qui répond à un maximum de questions sans les poser directement. »
« Est-ce qu’il y a d’autres indices du temps qui passe ? », interroge l’enseignant.
« Oui. Les deux scènes où l’on voit Axel lire sont différentes. Dans la première, l’enfant lit difficilement. Dans l’autre, il lit un peu mieux. On comprend alors que le temps a passé », avance Vincent. « Il y a aussi des scènes qui se répètent. Les élèves font beaucoup de dictées », précise Lucas.
Le professeur : « Et, alors, qu’est-ce que ça veut dire selon vous ? »
Iska : « Je pense que le fait de voir les élèves travailler sur les mêmes exercices, c’est comme pour nous, il faut du temps et refaire les mêmes exercices pour apprendre ». « Pas tout à fait les mêmes, coupe Lucas, les difficultés sont certainement différentes et progressives ». « Je voudrais aussi ajouter que le travail fait à la maison est important parce qu’il montre qu’il faut réviser pour apprendre, reprend Iska. Ça veut aussi dire que les élèves ont besoin de temps. Enfin, je dirais que ces scènes-là montrent que le film n’est pas un documentaire comme les autres parce qu’il sort de la classe“. »
« Qu’entends-tu par “sortir de la classe” ? », interroge le professeur qui, tout au long de la séance, relance ses élèves pour qu’ils précisent leur pensée.
Et la jeune fille de répondre : « C’est comme si le film sortait de son sujet. Enfin, c’est ce qu’on croit au début. En fait, il va plus loin. Comme ça, on en sait plus sur les enfants. On entre dans l’intimité des familles. On les voit jouer et faire leurs devoirs. On voit aussi qu’ils sont obligés d’être plus débrouillards. Ils sont plus responsables comme Julien qui aide ses parents à la ferme ou fait à manger à sa petite sœur. »
Le travail de l’instituteur
Le professeur demande ensuite à ses élèves de dresser le portrait de M. Lopez en essayant de définir sa méthode de travail.
Les élèves soulignent dans l’ensemble la difficulté de la tâche de l’instituteur à « aller d’un groupe de niveau à l’autre. » Miléna souligne que « M. Lopez doit s’assurer qu’une leçon a été bien comprise par les élèves de CM2 par exemple car après il doit aller voir les élèves des autres niveaux. Il peut donc difficilement se permettre de répéter la leçon. Même si chacun, vu leurs âges, n’a pas les mêmes besoins. » Ce à quoi Minnane ajoute : « Une classe comme celle-ci développe le sens des responsabilités chez les plus grands. On les voit d’ailleurs aider les plus petits. Il y a de la solidarité. Je pense que les grands mûrissent plus vite. Ils apprennent à se débrouiller seuls pour ne pas surcharger l’instituteur. »
Alice a remarqué comme beaucoup que « les élèves les plus jeunes sont souvent déconcentrés par le travail des autres. » Ce qui fait dire à Vincent que « c’est peut-être aussi le cas dans n’importe quelle autre classe. Que les élèves de cet âge-là – et même du nôtre – ont tendance à se déconcentrer assez vite. »
La synthèse
Dix minutes avant la fin du cours, le professeur interrompt le feu nourri de questions-réponses et propose aux élèves d’en tirer les conclusions. Être et avoir répond à la fois aux critères classiques du documentaire, mais repose également sur une structure dramatique qui s’apparente à la fiction. Le professeur en propose le schéma actanciel au tableau. Ce faisant, il insiste particulièrement sur l’importance des indices temporels (repères indispensables à la chronologie) dans le montage final du film. Le professeur ajoute que c’est là une manière de montrer au cinéma – médium de la durée « finie » par définition – comment l’apprentissage (et non pas seulement la représentation de l’homme en plein travail) s’inscrit lentement dans le corps et l’esprit à force de patience et de temps. Cette activité autour d’Être et avoir aura constitué un premier jalon à une prochaine séquence d’étude sur l’argumentation.
Grille d’analyse du film
Introduction
Encore un peu partout en France, il existe des écoles à classe unique regroupant des élèves d’âges différents. Celle qu’a filmée le documentariste Nicolas Philibert, auteur d’Averroès et Rosa Park (2024) et de La machine à écrire et autres sources de tracas (2024), se situe en plein cœur de l’Auvergne, à Saint-Etienne-sur-Usson, et réunit des élèves de 4 à 11 ans.
Pendant dix semaines, réparties entre décembre 2000 et juin 2001, Nicolas Philibert les a filmés comme on tourne un film de fiction, pas-à-pas, explorant tour à tour leurs doutes, leurs difficultés et leurs enthousiasmes. Et comme pour toute œuvre dramatique, il en a fait de vrais personnages, rieurs, tristes ou renfermés. Leurs noms : Jojo, Marie, Olivier, Nathalie… sans oublier leur maître à tous, M. Lopez, admirable bonhomme. Tous héros d’Être et avoir, film magnifique sur la transmission du savoir.
De la fiction
Quand on l’interroge sur son activité, Nicolas Philibert répond qu’il « fait des films », pas des documentaires. Avec son début (ramassage des élèves au petit matin), son milieu (travail quotidien ponctué de péripéties) et sa fin (visite du collège et vacances), Être et avoir repose sur une structure dramaturgique linéaire. Comme un bon « metteur en scène » classique, l’auteur prend d’abord soin d’inscrire son histoire dans une géographie rurale bientôt rythmée par les saisons et les travaux des champs. Les différents protagonistes sont ensuite hiérarchisés selon un schéma narratif qui les fait émerger du groupe et les rend parfaitement identifiables : personnages principaux (l’instituteur M. Lopez, Jojo…), personnages secondaires, personnages qui émergent (Nathalie) ou qui s’estompent (Axel), ceux qui enfin ne font qu’une apparition. La narration extrêmement « posée » grâce à son filmage en plan-séquence et à la grande sérénité qui se dégage de l’instituteur est constituée d’une série de saynètes auxquelles il est amusant de donner un titre (« Axel et ses fantômes », « Deux vilains bagarreurs », « Jojo et son horizontal »…).
Les émotions sont nombreuses dans Être et avoir. Les « dialogues » puisent souvent à la source de la drôlerie naturelle des enfants et réservent au film de grands moments comiques. Pour autant, la gravité n’en est pas exclue. On se souviendra, en particulier, de cette scène déchirante de Julien confiant à M. Lopez la grave maladie de son père.
Enfin, le regard de Nicolas Philibert ne se limite pas au petit théâtre de l’école. Pour lui, la vie de famille, moment privilégié des « devoirs à la maison », des travaux à la ferme ou de la détente sur un vélo, est importante. Aussi occupe-t-elle une place discrète mais récurrente à l’écran. Sa présence permet d’étendre l’espace de la représentation de la vie des enfants et d’en renforcer considérablement la profondeur psychologique.
De l’apprentissage
Le temps scandé par les changements climatiques est au cœur du dispositif dramaturgique d’Être et avoir. Cette temporalité cosmique d’une nature en perpétuelle évolution fait écho à l’idée du temps nécessaire au travail et à l’apprentissage des élèves. Chaque moment passé à apprendre à lire, à écrire, à compter est l’occasion émouvante pour le spectateur de les voir aller pas à pas et en hésitant vers une nouvelle connaissance, étape infime mais tellement précieuse à la construction de la pensée. En faisant le choix de montrer des élèves confrontés à des difficultés de compréhension (le calcul pour Julien, la géométrie pour Nathalie, « l’ami-copain » pour Johann), Nicolas Philibert tente d’approcher les nombreux rouages de la transmission du savoir et de son acquisition parfois pénible.
Foin de didactisme, il nous donne à voir un homme – pas une icône de la République –, au plus près de ses élèves qu’il a mission d’éduquer dans la mesure de ses limites et de ses ressources. Sans soulever de querelle méthodologique, le film invite à reprendre certaines scènes avec ses propres élèves, à en réécrire le scénario, les dialogues comme un exercice de style (apprendre à apprendre) en leur demandant ce qu’ils auraient fait face à telle ou telle situation.
Si l’instituteur dégage une autorité naturelle, sa tâche n’est guère aisée pour autant. Chaque jour, il doit redéfinir la loi sans cesse fragilisée par diverses transgressions. Son rappel à l’ordre participe nécessairement de la formation citoyenne de l’élève dans le respect des autres et le souci de la solidarité.
La bonne distance morale de la caméra
La répartition de l’espace d’une école à classe unique est soumise à l’hétérogénéité des âges. Quelques plans larges en laissent voir l’agencement : à droite de l’écran la table des grands élèves, au milieu celle des 6-8 ans, à gauche celle des petits ; derrière la caméra à gauche, le coin des ordinateurs, à droite, l’espace-repos.
Le parti pris de filmer les élèves en gros plans fait la part belle à l’individu au sein du groupe. Cette proximité permet d’approcher délicatement de l’enfant, d’être à l’écoute de ses tâtonnements, de le voir face à lui-même, obligé de faire preuve d’une grande autonomie pendant que le maître travaille avec les autres. En privilégiant le rapport maître-élève (grande intimité physique) ou l’élève seul devant son travail et ses difficultés, Nicolas Philibert souligne évidemment les expressions de visage qui, chez l’enfant, épuisent toute la palette émotionnelle. En cela, la caméra adopte la bonne distance et fait quasiment corps avec lui ou les différents petits groupes. Elle montre un réel effort pour dépasser les apparences physiques, souligner le travail de la réflexion ou capter l’illumination de la découverte comme une façon de rendre visible ce qui se passe dans la tête de l’enfant.
P. L.
Nicolas Philibert, Être et avoir, documentaire (1h44), 2002.
« Apprendre de Claire Simon : un an d’école », Philippe Leclercq, L’École des lettres, 29 janvier 2025.
Notes
[1] Être et avoir est disponible sur le catalogue de l’Adav.
[2] Être et avoir est disponible sur le catalogue de l’Adav.
[3] Questionnaire sur Être et avoir distribué aux élèves de quatrième après visionnage du film :
I) La forme du film
1) Commentez l’affiche du film.
2) Que pensez-vous du titre du film ? Expliquez-le.
3) Dégagez vos impressions générales sur le film.
4) Qu’est-ce qu’un documentaire ? Définition et exemple.
5) Être et avoir peut-il être considéré comme un documentaire « classique » ? Expliquez.
6) Remarquez-vous une structure particulière au film ? Si oui, laquelle ? Justifiez votre réponse avec précision.
7) Quelles sont, selon vous, les scènes marquantes du film ? Pourquoi ?
II) Le contenu
8) Quelles sont les particularités (de travail) d’une telle classe ?
9) Brossez un rapide portrait de l’instituteur.
10) Quelles relations entretient-il avec ses élèves ?
11) Énumérez les principales difficultés rencontrées par les élèves ?
12) L’instituteur parvient-il toujours à les surmonter ?
13) Prenez un exemple de ces difficultés. Dites ce que vous auriez fait à la place de l’instituteur pour venir en aide ces élèves.
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