Parcoursup : quelle voie choisir pour être professeur de français ?

Depuis le 15 janvier, les terminales 2025 peuvent se connecter à Parcoursup, plateforme dédiée à la saisie des dix vœux d’orientation. Quels choix s’offrent à ceux qui envisagent des études littéraires avec, comme finalité, le métier de professeur de français ?
Par Ludmilla Soron, étudiante à Sciences Po Paris, et Antony Soron, maître de conférences HDR, formateur agrégé de lettres, Inspé Paris Sorbonne

Depuis le 15 janvier, les terminales 2025 peuvent se connecter à Parcoursup, plateforme dédiée à la saisie des dix vœux d’orientation. Quels choix s’offrent à ceux qui envisagent des études littéraires avec, comme finalité, le métier de professeur de français ?

Par Ludmilla Soron, étudiante à Sciences Po Paris, et Antony Soron, maître de conférences HDR, formateur agrégé de lettres, Inspé Paris Sorbonne

Il faut cinq années minimum post-bac à un étudiant pour qu’il devienne professeur de français titulaire. Ce parcours comprend une licence (trois ans) et un master MEEF (master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) en deux ans. En l’état, avant de possibles réformes, voici les concours requis :

  • le CAPES de lettres modernes ou classiques : certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire. À passer durant le M2 MEEF ;
  • le CAPLP : certificat d’aptitude au professorat de lycée professionnel (lettres/histoire ; lettres/anglais). À passer durant en M2 MEEF ;
  • l’agrégation de lettres modernes ou classiques. À passer l’année suivant le M2 (MEEF ou autre que MEEF, souvent un master recherche).

Quels vœux indiquer sur Parcoursup ?

Différents parcours sont envisageables en fonction du concours visé. Dans la perspective d’un CAPES ou d’une agrégation, le choix d’une licence de lettres apparaît le plus logique. Il est à noter, toutefois, à destination des parents inquiets ou des élèves indécis, qu’une licence mention lettres autorise les changements d’orientation. Les métiers de la culture, de la recherche, du livre ou de la traduction sont autant de domaines envisageables après une licence de lettres complétée par un master spécifique autre que le MEEF.

Un bon nombre d’universités proposent d’ailleurs, au sein des licences de lettres, de choisir des mineures variées. L’élève de terminale indécis pourra ainsi cocher une licence de lettres avec mineure édition, anglais, ou encore sciences du langage.

Par ailleurs, l’obtention d’une licence de lettres offre la possibilité de rejoindre le master MEEF 1er degré dans le cas où un étudiant préférerait, après réflexion, enseigner à l’école plutôt qu’en collège ou en lycée.

Pour les étudiants les plus motivés, les doubles licences constituent une perspective intéressante. Cette formation sélective offre l’opportunité de suivre deux cursus simultanément, par exemple une double licence de lettres et de philosophie ou une double licence de lettres et d’histoire. De fait, être titulaire d’une double licence constitue un atout non négligeable en vue de l’obtention d’un master, dont le MEEF.

Dans la perspective d’un CAPLP, qui implique une bivalence, l’élève de terminale peut très bien s’inscrire en histoire-géographie ou en anglais, par exemple. Ces filières étant tout autant indiquées que celle de lettres.

Vertus des classes préparatoires

Inclure dans sa liste de vœux des classes préparatoires présente un intérêt certain pour un élève qui se destinerait à devenir professeur de lettres.

D’un côté, on trouve les prépas patrimoniales, que l’on nomme par leur nom sans même mentionner le fait qu’il s’agit d’un lycée : Henri-IV, Fénelon, Lakanal. Elles requièrent un niveau scolaire d’excellence et une capacité de travail et de solide résistance à la pression. De l’autre, se présentent des prépas moins charismatiques, mais aux atouts non négligeables : elles permettent en tout premier lieu de bénéficier d’un cadre plus rassurant. Si le Saint Graal des élèves de prépas demeure l’admission à l’École normale supérieure, beaucoup d’anciens préparationnaires rejoignent ensuite les bancs de la fac et se comptent en nombre dans les masters de préparation aux concours de l’enseignement.

Méthodologiquement mieux armés, ces étudiants ont par rapport aux autres un taux d’admission supérieur, notamment à l’agrégation. La filière A/L semble indiquée aux élèves de terminale qui se considèrent comme littéraires. Proposée dans de nombreux lycées, elle offre des enseignements en philosophie, en histoire, latin, grec, lettres et culture générale.

Ne pas oublier l’opportunité offerte aux étudiants à partir de la deuxième année de licence (L2) de devenir assistant d’Éducation en préprofessionnalisation (AED). Ce dispositif, toujours en place, est construit autour d’un contrat rémunéré de trois ans, qui s’étale jusqu’au M1, et propose d’intervenir auprès d’élèves pour une durée maximum de 8 heures par semaine en parallèle de ses études. Il s’agit d’une expérience formatrice et enrichissante qui permet de tester très tôt ses appétences réelles pour le métier de professeur de français.

Enfin, noter qu’une licence de lettres donne accès à des postes de contractuels, de même, naturellement, qu’un master. Ce qui signifie que l’échec à un concours n’interdit donc pas, certes sans le statut de fonctionnaire, de devenir professeur, des écoles, de collège ou de lycée. En outre, il est possible par la suite de repasser le ou les concours, y compris en interne, et avec un peu d’expérience.

L. S. et A. S.


L’École des lettres est une revue indépendante éditée par l’école des loisirs. Certains articles sont en accès libre, d’autres comme les séquences pédagogiques sont accessibles aux abonnés.

Ludmilla Soron et Antony Soron
Ludmilla Soron et Antony Soron