Le thème de la pauvreté des enfants dans la littérature pour la jeunesse

En 2018-2019, le Centre de recherche et d’information sur la littérature de jeunesse (CRILJ) met en place une série d’actions qui posera, à la fois, la question des représentations de la pauvreté dans les livres écrits à destination des enfants et des jeunes et celle des conséquences des situations de misère et de précarité sur la jeunesse.
Dans ce cadre prennent place la réalisation d’une brochure, conçue comme un support pour accompagner et faciliter les actions de médiation programmées sur ce thème, ainsi qu’un colloque et un Cahier du CRILJ reprenant l’ensemble des communications du colloque.

La pauvreté dans la littérature pour la jeunesse : fictions et réalités

Cette brochure, illustrée par Gilles Rapaport, cherche à favoriser les actions de médiation auprès des collectivités d’enfants et de jeunes, en prenant appui, notamment, sur des sélections d’ouvrages constituées par âge. Pour enrichir les projets sur une thématique parfois délicate à aborder, enseignants, bibliothécaires, animateurs peuvent organiser un temps de rencontre avec un auteur ou un illustrateur, un professionnel du livre et de l’enfance sur ce thème.
Ces actions d’animation débuteront à partir du mois d’octobre et pourront s’étendre sur l’année scolaire 2018-2019. Celles qui se dérouleront de septembre à décembre permettront également de réaliser une enquête sur la base d’un questionnaire inclus dans cette plaquette. Les résultats quantitatifs et qualitatifs seront présentés lors du colloque du CRILJ de février 2019.
Des collaborations seront établies avec des écoles, des médiathèques, des associations ou organismes menant des actions « livres et lecture », concrètes, auprès des enfants. Dans les départements d’Île-de-France et grâce à la collaboration des CRILJ en région, une attention particulière sera portée aux territoires les plus en difficulté et les plus isolés.

Un colloque pluridisciplinaire :
« La pauvreté à l’œuvre dans la littérature pour la jeunesse »

Ce colloque se tiendra à Paris les 8 et 9 février 2019 et se déroulera dans les locaux de la médiathèque Marguerite-Duras.
Trois axes principaux ont été retenus pour l’organisation des deux journées :
– des interventions de contextualisation permettant de caractériser misère, pauvreté, précarité des enfants dans le monde contemporain, en France ;
–  des interventions relatives à la représentation des pauvres et de la pauvreté dans la littérature pour la jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ;
–  des temps permettant à des institutions, organismes, associations, professionnels du livre… de présenter les actions concrètes, volontaristes qu’ils mènent en faveur du livre et de la lecture auprès des enfants.

Programme du colloque national pluridisciplinaire du CRILJ

Organisé à Paris, (Médiathèque Marguerite Duras) les 8 et 9 février 2019
« La pauvreté à l’œuvre dans la littérature pour la jeunesse »

Un « grand témoin » est sollicité pour suivre la totalité du colloque et porter un regard distancié mais averti sur l’ensemble des interventions et en restituer une forme de synthèse et des prolongements, en clôture du colloque ; Christine Detrez a accepté de jouer ce rôle.

Vendredi 8 février matin

9 h – Accueil.

9 h 30 – Introduction par la présidente du CRILJ et présentation du colloque.

9 h – Philippe Frémeaux (économiste et éditorialiste, administrateur de la société coopérative éditrice d’Alternatives économiques) : « Faits et chiffres relatifs à la pauvreté des enfants en France aujourd’hui ».

10 h 30 – Jean Paul Delahaye (Inspecteur général de l’Éducation nationale, auteur, en 2015, du rapport Grande pauvreté et réussite scolaire. Le choix de la solidarité pour la réussite de tous) : « Ce que la pauvreté fait à l’école, ce que l’école fait à la pauvreté ».

11 h 15 – Muriel Tiberghien (critique et formatrice spécialisée en littérature pour la jeunesse, collaboratrice de la revue Les Notes bibliographiques publiée par le réseau Culture et bibliothèques pour tous) : « Littérature de jeunesse et pauvreté : panorama des thématiques des cinquante dernières années ».

12 h – Frédérique Dutilleul (bibliothécaire, responsable pour la littérature jeunesse de la
Médiathèque de Lons, coordinatrice du réseau jeunesse de la communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées ; anime le blog Lire sous le tilleul) : « Mots, graphisme, regards choisis, dans les albums, pour parler de la pauvreté aux
enfants ».

Vendredi 8 février après-midi

14 h 30 – Isabelle Valque-Reddé (professeure documentaliste, longtemps en poste à l’ÉSPÉ d’Aquitaine) : « Dire la pauvreté de Victor Hugo à nos jours : quand le langage s’appauvrit ».

15 h – Isabelle Nières-Chevrel (professeur émérite de littérature générale et comparée de
l’université de Rennes II, spécialiste de Sophie de Ségur) : « Du château à l’usine : la pauvreté rurale sous le Second Empire dans trois romans de la Comtesse de Ségur ».

15 h 30 – Guillemette Tison (maître de conférence honoraire de littérature française de l’université d’Artois, secrétariat de rédaction des Cahiers Robinson) : « La pauvreté dans les “romans scolaires” de la IIIe République ».

16 h – Soizik Jouin (conservatrice des bibliothèques, directrice de la bibliothèque Chaptal à Paris) : « Des petites filles pauvres qui ne sont pas de pauvres petites filles » dans la littérature de la fin du XIXe au début du XXe siècle ».

16 h 30 – Francis Marcoin (professeur de langue et littérature française à l’université d’Artois, spécialiste de l’histoire et de la critique de la littérature de jeunesse, directeur de publication des Cahiers Robinson) : « Vivre dans la gêne chez Paul Berna : tout près et très loin de la misère ».

Samedi 9 matin février matin

9 h 30 – Gaëlle Le Guern-Camara (professeur de Lettres modernes et de Théâtre au collège Jean-Vilar à La Courneuve, 93) : « Le Petit Poucet à l’épreuve du temps, du conte traditionnel au théâtre contemporain pour la jeunesse ».

10 h – Sylvie Rosienski-Pellerin (professeure agrégée, département d’études françaises, Campus Glendon, Université York, Toronto, Canada) : « Au-delà des mots et des maux : lire la pauvreté dans les albums québécois ; quelle place pour l’empathie ? ».

10 h 30 – Rolande Causse (auteure, fondatrice de l’association La Scribure qui se consacre à la pratique des ateliers de lecture-écriture) : « Lire, lire vraiment, On est tous dans la gadoue, de Maurice Sendak ».

Paroles d’auteurs, d’illustrateurs :

11 h 15 – Échanges avec Christophe Honoré (sous réserve) et Gwen le Gac pour l’ouvrage Un enfant de pauvres (actes Sud junior, 2016) ;

11 h 45 – Échanges avec Sophie Bordet Pétillon, auteure, pour ses ouvrages documentaires écrits avec Xavier Emmanuelli, notamment, Le petit livre pour parler des sans-abri (Bayard jeunesse).

Samedi 9 matin février après midi

14 h 30 – Du côté du cinéma, projection commentée par un représentant de l’association Les enfants de cinéma, d’extraits de quelques films du catalogue d’École et cinéma qui, depuis 1994, mène réflexion et actions sur le cinéma et le jeune public.

15 h – Ce que pensent les jeunes lecteurs de la pauvreté, restitution des réponses à l’enquête conduite par le CRILJ lors des actions de médiation par Françoise Lagarde (CRILJ) et Yvanne Chenouf (AFL Association française pour la lecture).

15 h 30 – Table ronde avec trois organisations soutenant la place du livre et de la lecture auprès des enfants et des jeunes : – Marie Aubinais (ATD quart monde) ; –  Hasmig Chahinian, (CNLJ-BNF, présidente d’IBBY–France) : actions entreprises par
IBBY dans le domaine de la pauvreté, en particulier celles sur l’île de Lampdusa auprès des enfants migrants « Silent books »…) ; – Un représentant du Secours populaire.

16 h 30 – Christine Detrez (agrégée de lettres, professeure de sociologie à l’école normale
supérieure de Lyon, chercheuse au Centre Max Weber) : Manière de finir ou de ne pas finir, synthèse du « grand témoin ».

17 h – Clôture de la journée.

 
• Le numéro 10 des Cahiers du CRILJ réunira courant 2019 l’ensemble des communications du colloque.
• Ces actions sont organisées avec le soutien du service du Livre et de la Lecture au ministère de la Culture.
• Télécharger le bulletin d’inscription au colloque.