« Le Fils de l’Ursari », de Xavier-Laurent Petit : la misère échec et mat

Couverture du fils de l'Ursari

« À la famille rom croisée rue du Faubourg-Saint-Antoine au cours de l’hiver 2014. »
Telle est la dédicace de ce roman de Xavier-Laurent Petit paru dans la collection « Médium » de l’école des loisirs. Cette famille, nous l’avons tous croisée, nous la croisons chaque jour devant la boulangerie, sur les marches de la station de métro, et parfois nous la voyons, le soir, en train de fouiller dans les poubelles, ou cherchant la ferraille…
Souvent, nous en entendons parler à la radio ; nous voyons son campement en bordure du périphérique ou près d’une autoroute – campement bientôt rasé, et aussitôt remplacé par un autre.


Le Fils de l’Ursari évoque les Tsiganes, qu’on appelle aussi Roms, Gitans, ou Bohémiens. Un flou qui traduit bien l’ignorance dans laquelle nous sommes… et restons. Mais s’il est une chose que nul ne peut ignorer, c’est que ce peuple a été victime des pires persécutions à travers les siècles, et que ce pire est toujours d’actualité dans certains pays d’Europe centrale.
Le roman, dont le narrateur, Ciprian, alias Cip, est un enfant, permet de mieux comprendre qui sont ces éternels étrangers, à la fois si proches et si lointains. Et ce, sans y mêler aucun pathos, sans ignorer l’ignominie des trafiquants, sans masquer les difficultés de l’intégration.
Comme tous les ouvrages de Xavier-Laurent Petit, comme Be Safe, L’Attrape-Rêves, Itawapa et tant d’autres, celui-ci nous éclaire et nous apprend avec précision (et humour) comment vivent certains hommes.

l'École des lettres
l'École des lettres

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *