Paul Vincensini (1930-1985) exprime, en feignant de les dissimuler sous ses facéties, ses interrogations et ses angoisses. Né d’un père corse et d’une mère savoyarde, il s’attachera à l’Ardèche où il vivra jusqu’à sa mort. Professeur de lettres et d’italien, ami de plusieurs poètes, fondateur de nombreuses associations, il fut un inlassable animateur cherchant à diffuser la poésie contemporaine, notamment en milieu scolaire. Paul Vincensini est l’auteur d’une dizaine de recueils, de pièces de théâtre et d’un essai sur son ami le poète Alain Borne. Les poèmes de Paul Vincensini prennent des formes variées qui vont de l’aphorisme au poème en prose en passant par le haïku. Neuf poèmes ont été rassemblés ici, tous marqués par la présence de l’embrayeur « moi, je ». L’autobiographie y est discrète, mais l’aveu du désarroi de vivre y atteint une profondeur émouvante tempérée par un sens de l’humour proprement métaphysique et un goût très sûr de la langue.