«Timbuktu », d’Abderrahmane Sissako. Le film aux 7 César
« Timbuktu » est beaucoup moins un film documentaire qu’un film documenté qui s’appuie sur des éléments de réalité pour nourrir la réflexion et la forme du conte. La différence est de taille. Le spectateur occidental qui ne connaît pas la réalité malienne – les rapports entre les ethnies, les débats politiques et économiques, les conditions de vie, la place accordée à la femme – ne peut ni identifier ni reconnaître avec certitude ces éléments de réalité, d’autant que le réalisateur aime les litotes, les ellipses, la brièveté et le tranchant de la notation visuelle : Sissako met en situation plutôt qu’il n’explique. La volonté réaliste ne permet donc pas de prendre en compte l’intégralité du film ; elle sert même, paradoxalement, à mieux appuyer l’intensité poétique ou la construction symbolique. En revanche, le spectateur occidental sait percevoir plus nettement comment la fable suscite la réflexion et la méditation. En cela, le projet porté par « Timbuktu » est plus rare qu’il n’y paraît…
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