Le monde des sens – et en tout premier lieu la vue – joue un rôle primordial dans l’expérience fondamentale représentée dans « La vie est un songe ». Sigismond, son protagoniste, soustrait à la vue de tous et enfermé dans une tour dès sa naissance, est transporté au palais, afin que le roi Basile, son père, responsable de son enfermement, juge s’il peut ou non céder à son fils le trône de Pologne. En quête perpétuelle de son identité, Sigismond, prince d’un jour, perdu au milieu du faste de la cour ou ramené sans explications ni égards à sa tour-prison, doit faire le départ du rêve et de la réalité. C’est par ce biais du regard dans ses multiples implications – voir et être vu, voir et se voir, voir et comprendre – que cette étude entre dans le texte de « La vie est un songe ».