Maupassant et son double

Guy de Maupassant est mort fou le 6 juillet 1893. Il était interné à l’asile du docteur Blanche, à Passy, depuis le 7 janvier 1892 ; quelques jours auparavant, il avait tenté de se suicider en se tranchant la gorge. Dans sa nouvelle fantastique la plus connue, « Le Horla », Maupassant analyse pas à pas un cas d’aliénation qui semble préfigurer, des années plus tôt, son propre destin. Sans doute ce fait a-t-il contribué à créer un mythe autour de l’écrivain. Maupassant était-il fou en écrivant cette nouvelle, ou bien a-t-il vu venir en toute conscience sa folie ? ou bien encore ce texte est-il de pure fantaisie, comme le prétendait sa mère ? L’étude du double chez Maupassant pose a priori de sérieuses difficultés. L’auteur du « Horla » a-t-il développé un thème cher aux romantiques allemands dans un dessein purement littéraire, ou bien a-t-il réellement vécu cette situation, comme le laissent supposer certains éléments biographiques ? Quelle est la place du « Horla » dans cette problématique ? Est-il vraiment question de double dans cette nouvelle fantastique ? La maladie de Maupassant a-t-elle joué un rôle déterminant à ce propos ? Alberto Savinio a-t-il vu juste quand il pensait que Maupassant était habité par un autre écrivain ? Toutes ces questions peuvent trouver une réponse satisfaisante aujourd’hui, mais, avant toute considération, c’est l’œuvre qui doit parler.
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Magazine spécial : « Le Horla », de Guy de Maupassant à Guillaume Sorel
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