Madame de Sévigné, lettres du 3 au 11 mars 1671

Cet article propose une étude littéraire de trois lettres de Mme de Sévigné adressées à Mme de Grignan, un mois après son départ pour la Provence. Ces lettres correspondent donc à un éloignement dont la durée permet à la fois de mesurer la douleur désormais lestée d’une certaine épaisseur de temps et de prendre acte de la régularité d’un commerce destiné à la compenser. Ce jeu de balancier délimite l’espace rhétorique au sein duquel se joue la communication entre la mère et la fille. L’écriture de la lettre se manifeste comme l’expression d’un échange à distance équivalant à une conversation avec un absent. En cela, ces lettres, comme le reste de la correspondance de Mme de Sévigné, répondent à la définition canonique de l’échange épistolaire. Cette définition peut cependant s’infléchir lorsque l’on examine la manière d’écrire des deux femmes…
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