« Le Passeur », de Lois Lowry, est un roman que l’on peut qualifier « d’apprentissage ». C’est aussi l’un de ces récits que l’on désigne volontiers comme « initiatique » ; mais si l’on qualifie ainsi l’ensemble des textes où le héros parvient à un nouveau statut au terme d’une série d’épreuves, on en oublie le sens des mots. Récit initiatique n’est pas récit d’initiation. Si le personnage subit ici une initiation qui l’amène à s’engager dans le passage le plus important de sa vie, le lecteur peut, lui aussi, avoir affaire à un récit qui le fait transiter d’une réalité à une autre. Porté par une construction et un style tout particuliers, le collégien ou le jeune lycéen peut faire, en lisant, l’expérience d’une initiation dans sa rencontre avec le texte. Les questions d’identité et d’altérité en jeu dans ce roman captivant et d’accès facile permettent aussi d’envisager les liens qu’entretiennent réalité (de la vie de l’élève) et réel (cette réalité transposée dans la littérature). Le roman est si riche, et les classes de troisième et de seconde si différentes, que cet article ne propose pas une séquence, mais plutôt des pistes d’étude de l’œuvre qui pourront soit clore une année de troisième, soit entamer une année de seconde, soit encore permettre, dans le cadre de la liaison inter-cycles collège-lycée, de faire se rencontrer, grâce à la littérature et pour la littérature, des collégiens et des lycéens.