Prenez un écrivain estimable, reconnu de ses pairs, mais souffrant d’une insuffisante « couverture médiatique » et d’une relative ignorance de la part du grand public. Il reste à cet obscur bien que brillant créateur une solution efficace : défendre l’indéfendable, valoriser l’horreur, célébrer l’ignominie et gagner par le scandale ce qui n’a pu être obtenu par le talent. Voilà sans doute, conscient ou non, le calcul de Richard Millet quand il a fait paraître, en appendice à son essai « Langue fantôme », un « Éloge littéraire d’Anders Breivik »…