« L’Écriture ou la Vie », de Jorge Semprun, parue en 1994, peut offrir des supports à plusieurs objets d’étude et thèmes de réflexion : œuvre contemporaine à lire en parallèle avec « Si c’est un homme », de Primo Levi (terminale) ; en tant qu’essai sur les camps et réflexion sur le Mal, étude de l’argumentation (première et seconde) ; et comme œuvre autobiographique : étude des genres et des registres dans le récit (seconde), étude du biographique (première), réécriture (première). Cet article adopte la position du lecteur qui a entre les mains « L’Écriture ou la Vie » et qui prend un peu de recul pour comprendre la spécificité de ce témoignage sur les camps. Qu’est-ce qui fait l’originalité de l’écriture de Semprun ? Comment récrit-il, près de cinquante ans après « Si c’est un homme », les passages obligés de la littérature des camps ? Comment ce témoignage est-il dépassé ? À travers une lecture de la structure de l’œuvre et de ses thèmes principaux, il tente de comprendre quels axes, dans le traitement du souvenir du camp, l’œuvre met en évidence et quelle vision du monde est suggérée.