« La Forêt d’émeraude », de John Boorman, (États-Unis, 1985), au programme de Collège au cinéma, reprend les topoï du film d’aventures hollywoodien. Mais l’intérêt du film tient justement au fait qu’en partant d’un genre « populaire », John Boorman entraîne le spectateur dans un récit d’initiation, une fable écologique et humaniste : le cheminement personnel du père ne s’opère pas à partir d’une information argumentée et scientifique, mais d’une épreuve venue d’un fils qu’il lui aura fallu perdre avant de le retrouver « ailleurs ». Ce film s’inscrit dans une longue tradition philosophique et littéraire qui évoque la difficile prise de conscience de l’autre et de sa différence. Cet article propose donc, tout d’abord, un parcours de lectures qui pourra servir à constituer une séquence autour du film. En complément des documents fournis par le CNC (Centre national de la cinématographie), il suggère ensuite diverses manières d’aborder le film en classe, avant puis après la projection en salle. Enfin, il montre comment un thème, celui de l’altérité, trouve son expression juste dans un procédé propre au langage cinématographique, le montage alterné.