Certains romans ou livres sont sans surprise. Ce sont des sortes d’autoroutes dont on devine tous les paysages. On sait aussi quelles émotions attendre d’un auteur qui connaît souvent son métier. Parfois c’est agréable, souvent c’est sécurisant ; il arrive que ce soit très ennuyeux. Qui se lance dans la lecture de « Mon prochain » ne risque pas ce type de trajet. L’auteur ne connaît pas la ligne droite et, de même qu’on imaginait mal quel plan suivrait celui qu’on voyait dans les meilleurs films de Godard, vers 1963, on ne peut prévoir le paragraphe qui suit celui qu’on vient de lire dans ce livre…