Dès les débuts du « portrait peint indépendant », au XIVe siècle, les peintres se sont intéressés à eux-mêmes. L’aspect pratique de cette démarche – quel modèle plus obéissant que soi-même ? – se joint souvent à d’autres motivations : montrer sa virtuosité à d’éventuels acheteurs, témoigner de sa réussite sociale ou privée, se peindre tel qu’on se rêve plutôt que tel qu’on est, exposer ses angoisses les plus intimes, s’interroger sur son art… Au-delà de ces raisons, le peintre qui se peint, tel l’écrivain qui rédige son autoportrait ou travaille à son autobiographie, lance un défi radical à sa propre venue au monde qu’il se réapproprie par son œuvre. Afin de permettre aux élèves d’envisager un parallélisme fécond entre la démarche autobiographique des écrivains et celles des peintres, cet article propose une séance de deux heures qui prend appui sur quatre autoportraits de l’artiste mexicaine Frida Kahlo, dont la dimension autobiographique est explorée à travers une analyse essentiellement dénotative et référentielle.