« Écrire, c’est savoir se moquer de l’écriture »
La satire feint d’être drôle pour Lydie Salvayre. Son Irréfutable essai
de successologie raille une littérature qui brosse dans le sens du poil au profit d’une littérature qui secoue. L’égérie serait Don Quichotte, capable de fustiger les préjugés de son époque sous le couvert du rire et de la malice.
Par Norbert Czarny, critique littéraire
Par Norbert Czarny, critique littéraire
Norbert Czarny. — D’où vous vient le goût de la satire ?
Lydie Salvayre. — Le roman romanesque se prête mal à l’écriture colérique. Trop délayé, trop déployé, trop épanché, trop lent, trop long, trop sinueux. Or, la colère, qui est souvent ce qui m’amène à écrire, s’accommode mal des longueurs, des langueurs du roman ; s’accommode mal des sauces psychologico-affectivo-sentimentales qui s’étalent sur des pages, s’accommode mal des tours et détours fictionnels, des intrigues à ressort, des détails pour faire vrai parfaitement superflus…
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Lydie Salvayre. — Le roman romanesque se prête mal à l’écriture colérique. Trop délayé, trop déployé, trop épanché, trop lent, trop long, trop sinueux. Or, la colère, qui est souvent ce qui m’amène à écrire, s’accommode mal des longueurs, des langueurs du roman ; s’accommode mal des sauces psychologico-affectivo-sentimentales qui s’étalent sur des pages, s’accommode mal des tours et détours fictionnels, des intrigues à ressort, des détails pour faire vrai parfaitement superflus…
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