De tous les personnages qui composent le pandémonium de l’éditeur, le lecteur est le moins saisissable. L’auteur, à force, on finit par le connaître un peu dans le monde de l’édition, et de toute manière on le fréquente. Mais le lecteur, lui, on ne le voit guère et l’éditeur en est, soit réduit à le cerner par des ventes, des pourcentages, des moyennes, des comportements, etc. – au risque de se représenter un «lecteur moyen» qui ne ressemble à aucun –, soit contraint de l’imaginer presque de toutes pièces et souvent à sa propre image.