Don DeLillo, l’un des plus importants romanciers américains d’aujourd’hui, est un sculpteur de mots qui a la spécialité d’extraire de la gangue du langage un style précis, détaché, anatomique. Ses intrigues fragmentées, complexes et épurées à la fois, dévoilent au fil des pages leur singularité. Et il se complaît dans les situations apocalyptiques, qu’il fait revivre à ses lecteurs comme le 11 septembre dans « L’homme qui tombe »(2008), ou qu’il prophétise comme dans « Cosmopolis ». On trouve en effet dans ce petit roman de 2003, adapté au cinéma par David Cronenberg, une saisissante chronique de la crise des subprimes de 2010…