Les services académiques et rectoraux mettent de plus en plus l’accent, et à juste titre, sur la liaison inter-cycles. Il est en effet difficile à tout âge de réussir un passage, et celui que constitue l’entrée au collège est de taille. Dans ces moments un peu compliqués et angoissants de la vie d’élève, la littérature peut constituer un excellent amortisseur devant une réalité qui fait peur parce qu’elle est fantasmée. En effet, s’il est opportun d’aller visiter le collège, et d’être accueilli par les collégiens, il peut être aussi particulièrement intéressant d’appréhender cette histoire dans la fiction pour déjouer ce qu’elle a de terrifiant. Entrer au collège, c’est changer de monde, et en quelque sorte, quitter l’enfance, sortir de l’éden. C’est en substance ce que raconte « Il faut sauver Saïd », de Brigitte Smadja, qui peut être lu avec profit par des élèves de fin de CM2 ou de tout jeunes collégiens, mais aussi permettre un débat entre les grands de l’école et les plus jeunes du collège. Le travail proposé ici ne présente pas tant une séquence que des entrées possibles dans l’œuvre. Il s’adresse autant à des enseignants du premier degré qu’à ceux du second. Chacun, en fonction du niveau de sa classe et de celui des élèves, en tenant compte aussi du lieu où il exerce (la ZEP est ici l’un des protagonistes du récit) prélèvera ce qui lui est nécessaire pour élaborer son propre travail.