Peut-on décemment proposer la lecture de « Belle du Seigneur » à une classe de lycée ? Pourquoi ne pas l’envisager comme une lecture cursive sur l’année ? Cette lecture cursive peut s’appuyer sur un découpage permettant des pauses, des mises en commun en classe. Pour de bons lecteurs, cet article propose le découpage suivant : – du début jusqu’au chapitre 35 (la scène de séduction) : vers la conquête amoureuse ; – du chapitre 36 au chapitre 49 : « Le délire sublime des débuts » ; – du chapitre 50 au chapitre 80 :la longue attente ; – du chapitre 81 à la fin :« Le lent naufrage de la caravelle ». Ce découpage s’appuie sur une vision de l’histoire en quatre scansions majeures de longueur inégale. Dans tous les cas, le découpage gagnerait à montrer que la progression du roman s’apparente à la structure de la tragédie classique : exposition-nœud et dégradation-dénouement. Deux parcours de lecture sont proposés à travers le prisme de la dérision, omniprésente dans « Belle du Seigneur » : la caricature de l’amour-passion, puis la description des milieux officiels.