Gargantua
Rabelais fait partie de ces auteurs potentiellement trahis par une mise en extraits trop hâtivement calibrés pour tel ou tel savoir requis par les programmes : l’éducation de Gargantua, l’abbaye de Thélème ou encore le prologue de l’os à moelle sont autant de textes fameux à usage simplificateur dans le cadre de l’étude de l’éducation humaniste, de l’utopie sous la Renaissance, de l’allégorie littéraire ou, pis encore, de l’argumentation et de la délibération. C’est pourquoi, si l’on considère que l’auteur doit occuper quelque place à côté de son texte, il est souhaitable, aussi souvent que possible, de donner à lire l’ouvrage entier à l’élève, recommandation hautement salutaire dans le cas de « Gargantua » dont (au besoin) on conseillera les versions en français modernisé.
On sait que pour Rabelais « rire est le propre de l’homme ». On peut tout autant ajouter que boire et manger constituent ses plaisirs fondamentaux. Cette étude examine les valeurs et les fonctions que revêtent nourriture et boisson dans un livre que l’écrivain-médecin Rabelais nous invite à lire « pour le plaisir du corps et la santé des reins », tout en recommandant d’interpréter ses paroles « dans le sens de la plus haute perfection »…