"De cases en tranchées. La Grande Guerre en bande dessinée", une exposition accompagnée d’outils pédagogiques
De Jacques Tardi à Régis Hautière, en passant par Patrick Cothias, David B, Kris et Zidrou, de très nombreux auteurs de bande dessinée choisissent d’enraciner leurs récits dans la terre riche et complexe de la Première Guerre mondiale.
On trouve ainsi des fictions prenant la guerre pour argument ou pour arrière-plan, des enquêtes policières, des histoires d’espionnage, des mélodrames, des sagas familiales, des aventures comiques, mais aussi des témoignages réels mis en images ou des récits historiques fondés sur une documentation rigoureuses.
La Grande Guerre fait l’objet de multiples déclinaisons et semble être une source d’inspiration inépuisable.
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Donner des repères
Si nombre de ces œuvres présentent un intérêt artistique ou documentaire indéniable, leur abondance et leur variété peuvent néanmoins constituer un facteur de confusion pour un public adolescent.
Ces images, les informations et les émotions qu’elles portent en elles viennent en effet se juxtaposer aux savoirs que l’école prodigue à ces mêmes jeunes sur la Première Guerre mondiale, et à l’iconographie utilisée dans cette pédagogie.
Il semble intéressant de donner au public adolescent quelques clés et repères pour l’amener à approfondir la lecture de ces œuvres et de proposer un aller-retour entre la mise en scène de la guerre telle qu’elle se présente dans la bande dessinée et la réalité historique.
Public ciblé
Le projet « De cases en tranchées. La Grande Guerre en bande dessinée », conçu par l’association Bulle en tête, est constitué d’une exposition et d’un ensemble d’ateliers pédagogiques, vise en priorité les élèves des établissements scolaires du second degré (programmes de 3e, 1re et terminale) par le biais des lieux de médiation culturelle que sont les centres de documentation et d’information des établissements scolaires.
Les bibliothèques et médiathèques apparaissent également comme des lieux privilégiés pour la diffusion de ce projet, qui pourra ainsi rencontrer un public plus large.
Objectifs visés
L’objectif principal est d’accompagner le public dans la compréhension et la lecture de ces récits de bande dessinée, de stimuler sa capacité d’analyse de documents et d’images et, in fine, d’approfondir ses connaissances sur la période historique.
• Sensibiliser les jeunes à la guerre de 14-18 par le biais de récits en bande dessinée
À travers une sélection de douze albums de bande dessinée mis en valeur et explicités dans l’exposition, le public sera amené à découvrir une diversité de récits portant sur la Grande Guerre permettant de stimuler sa curiosité et son appétit de savoir.
• Développer la compétence des élèves en matière de lecture critique des images
Par le biais des ateliers pédagogiques proposés en prolongement de l’exposition, les jeunes seront amenés à comparer différents registres d’images, à déceler dans la composition et le graphisme les indices permettant de donner un statut à l’image observée (vision d’artiste, captation du réel, détournement parodique…), à analyser les dispositifs de mise en images et à en comprendre les enjeux et objectifs.
Par le biais d’une analyse comparée, les élèves abordent l’histoire de la Grande Guerre sous l’angle des images, à partir de l’étude d’un large corpus iconographique comprenant notamment des extraits de bande dessinée, des images d’archives, et des images d’artistes de l’époque.
Pour l’élève, il s’agit donc d’enrichir sa connaissance de l’histoire de la Première Guerre mondiale à travers la bande dessinée, tout en exerçant son regard critique sur les images et les récits qu’elle propose.
Outils proposés
Le projet se compose d’une exposition de bande dessinée articulée à des ateliers pédagogiques (« clés en mains ») de lecture critique des images. La légèreté du dispositif, fourni avec tout le matériel nécessaire (panneaux sur toile, livres, films, questionnaires pédagogiques, puzzles en bois) rend l’ensemble facile à utiliser, permettant un transport simple (par voie postale sur tout le territoire) ainsi qu’une mise en place rapide de l’exposition.
L’exposition et les ateliers constituent un ensemble d’activités « clés en main ». Les organisateurs choisissent en fonction de leurs besoins et contraintes locales.
La location de la maquette des tranchées (à cause d’un transport plus lourd) est en option.
L’exposition “De cases en tranchées. La Grande Guerre en bande dessinée”
Elle se compose de trois panneaux sur toile (60 cm x 80 cm) introductifs signés par des professeurs d’histoire, spécialistes de la Grande Guerre (Vincent Marie, Isabelle Delorme et Laurent Lessous) et de douze panneaux sur toile (60cm x 80cm) proposant douze albums de bande dessinée dont le contenu est ainsi développé : présentation de l’album sélectionné ; reproduction de la couverture de l’album ; reproduction d’une planche entière de l’album ; commentaire esthétique de la planche ; commentaire historique sur un des thèmes traités dans la bande dessinée.
Une maquette d’une tranchée avec figurines, composée de cinq tableaux juxtaposés représentant l’effet marquant des cinq années de guerres est en option à la location.
Les bandes dessinées présentées dans l’exposition ne sont pas fournies.
Œuvres sélectionnées et thèmes associés
Titres | Thèmes associés |
C’était la guerre des tranchées, Tardi, Verney, Casterman, 2008 | Les mutineries |
Vincent Van Gogh, La ligne de front, Larcenet, Dargaud 2004 | L’obéissance des soldats |
Ex Voto, Monsieur Verbun, Zamparutti, Rabaté, Vent d’Ouest, 1994 | Les séquelles psychologiques |
L’Ombre du Corbeau, Comès, Casterman, 1981 | L’aviation |
La Grande Guerre de Charlie, Mills, Colquhoun, Delirium, 2011 | Les chars |
Les Folies Bergère, Zidrou, Porcel, Dargaud, 2012 | Les permissions |
Gueule d’amour, Ducoudray, Priet Mahéo, La Boîte à Bulles, 2012 | Les séquelles physiques, les gueules cassées |
La Lecture des ruines, David B., Dupuis, 2001 | Les superstitions et les légendes |
Fritz Haber, David Vandermeulen, Delcourt, 2005 | La guerre industrielle |
Sang noir, Chabaud, Monier, Physalis, 2013 | Les soldats africains |
Medz Yeghern, le grand mal, Paolo Cossi, Dargaud 2009 | Le génocide arménien |
Notre Mère la Guerre, Kris, Maël, Futuropolis, 2009 | Les tranchées |
Certains extraits pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes, nous recommandons à chaque enseignant de consulter les albums afin de vérifier s’ils sont adaptés aux publics auxquels il les destine.
Les ateliers pédagogiques : du réel à la bande dessinée
Outre la visite de l’exposition, un dispositif pédagogique est proposé, durant une à trois heures, selon le nombre d’ateliers choisis par le professeur. Six ateliers d’une quinzaine de minutes sont réalisés en petits groupes, en binômes, ou individuellement, au choix de l’enseignant.
Chaque groupe dispose d’un livret (consignes et réponses à inscrire) et réalise à tour de rôle chaque atelier, disposé dans des endroits différents. Chacun des six ateliers dure de 15 à 20 minutes et engage un travail de lecture, d’observation d’images et de réflexion :
- Les signes visuels de la guerre : les images emblématiques de la guerre.
- Les lettres de poilus : la vie quotidienne au front.
- La censure du courrier des soldats.
- Guerre et art.
- Narration et mise en page en bande dessinée.
- À bas la guerre !
Chaque atelier s’appuie sur un livret guidant les élèves dans un travail d’analyse comparative ou de lecture approfondie. Les ateliers sont conçus comme des modules indépendants, ce qui permet à l’enseignant de constituer un parcours adapté à sa classe, de décider de faire faire tous les ateliers ou une partie uniquement.
Activités complémentaires
Ces six ateliers sont complétés par quatre propositions d’activités : découverte de l’exposition guidée par un questionnaire, découverte d’une sélection de bandes dessinées (les albums ne sont pas fournis), exploration d’un webdocumentaire guidé par un questionnaire, visionnage du DVD La BD s’en va t-en guerre.
Des supports sont fournis pour mener à bien les activités. Pour les participants : livret du parcours (six ateliers), questionnaire exposition et questionnaire webdocumentaire, matériel des ateliers (documents en couleurs plastifiés). Pour les organisateurs ou enseignants : informations sur le parcours pédagogique, correction du livret, DVD La BD s’en va t’en guerre
Une valise pédagogique complémentaire est composée d’une bibliographie complète de bandes dessinées en rapport avec la Grande Guerre, de magazines et de livres, dont La Grande Guerre, de Joe Sacco (coéditée par Futuropolis et Arte), une bande dessinée dépliable de sept mètres de long qui retrace les différentes étapes de la bataille de la Somme durant l’été 1916.
Youmna Tohmé
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