La fortune littéraire de Lancelot est immense, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. En outre, il reste, dans le cycle romanesque en prose du XIIIe siècle qui porte son nom – comme dans le texte de Chrétien lui-même (v. 3219) – « le meilleur chevalier du monde ». Rien d’étonnant à cela : lorsque, dans le même roman, la Dame du Lac expose les « fais de chevalerie », les règles et usages qui doivent guider la conduite d’un noble guerrier, c’est pour instruire le jeune Lancelot, désireux de recevoir à son tour « lo haut ordre de chevalerie ». Ce « chastoiement » fameux est, pour nous, révélateur : Lancelot, dans la tradition arthurienne, se définit avant tout comme « chevalier ».