Boris Razon : « Je suis journaliste, et mon métier consiste à raconter le réel – du moins, à essayer. Or, depuis quelque temps, la relation entre le réel, le documentaire et la fiction se modifie. Il y a, notamment, une inquiétude radicale du réel. Le réel est impossible à raconter. La formule “raconter le réel” contient, en tant que telle, une forme d’impossibilité, d’aporie. Dès lors que je commence à le raconter, une part du réel m’échappe : sa part intime, parfois sa part d’irrationnel. Le réel tel que nous le relatons, nous, journalistes, est une mise en scène dont le journal télévisé est l’apogée… »