Modiano doit autant à Balzac qu’à Proust ou à Apollinaire, lui qui navigue à vue sur le « bateau englouti » ou nage dans les eaux troubles de la mémoire. « Il suffit de faire la planche et de se laisser doucement flotter sur les eaux profondes, en fermant les yeux » pour faire émerger des lambeaux de souvenirs accrochés, comme à des canots de sauvetage, à des noms de personnes, de rues, de lieux, à des titres de livres, à des paroles de chansons, à des objets fétiches comme cette valise de carton remplie de souvenirs disparates…