Lorsqu’en 1887 Maupassant publie chez Ollendorff le recueil intitulé « Le Horla », malgré des migraines et des troubles oculaires, il est en bonne santé et au faîte de sa gloire. Pourtant, la critique biographique a longtemps expliqué le journal d’une hallucination qui donne son titre à ce recueil par le destin de l’homme qui devait mourir fou à quarante-trois ans dans la clinique du docteur Blanche. Certes, l’auteur de « Bel-Ami » est depuis longtemps hanté par la crainte de la folie. Une syphilis, contractée dans sa jeunesse, lui a laissé des troubles, que la médecine de l’époque attribue tantôt à une affection vénérienne, tantôt à une névrose héréditaire. Mais Maupassant est surtout passionné, comme beaucoup de ses contemporains, par le magnétisme et les travaux de Charcot, dont il voit immédiatement la possible exploitation littéraire. Car le fantastique, tel qu’il le conçoit depuis ses premiers écrits, ne saurait se passer d’une justification rationaliste par la psychopathologie. Les contes fantastiques de Maupassant témoignent donc tous d’une tentative d’explication rationnelle de l’irrationnel, qui passe par l’analyse clinique.
- l'École des lettres
Rubrique : Nouvelle
Ecrivain : Guy de Maupassant
Oeuvre : Le Horla
Magazine spécial : « Le Horla », de Guy de Maupassant à Guillaume Sorel
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