Si l’on admet que l’élève construit ses savoirs par l’activité d’écriture et si l’on constate, parallèlement, qu’il rechigne à écrire, on se trouve devant une aporie qu’il importe de réduire pour aider les élèves à apprendre. Cela est d’autant plus difficile que les travaux d’écriture en classe prennent du temps et que les programmes sont chargés. Cette angoisse face au temps qui passe, beaucoup d’enseignants tentent de la neutraliser par le recours aux documents photocopiés, qui mettent entre les mains des élèves des écrits constitués pour eux (mais non par eux) et qui ont le mérite de sélectionner ce qui est important et de le présenter sous une forme accessible et exempte d’erreurs. Il semble bien, pourtant, que le temps qu’on acceptera de consacrer en classe à de véritables activités de construction des savoirs par l’écriture se révélera utilement investi en ce qu’il pourra, si l’activité est suffisamment préparée et explicitée tout au long de son déroulement, montrer aux élèves que ce qui leur paraît long et difficile est en fait irremplaçable.