Le Prix Jean Renoir des lycéens 2016-2017 sera remis en mai prochain
Le Prix de l’Éducation nationale du Festival de Cannes est mort… Vive le Prix Jean Renoir des lycéens. Né en 2011 à la suite du premier, victime de ses contraintes, et sur le modèle du Prix lycéen de l’académie de Créteil, le Prix Jean Renoir des lycéens (PJRL) voit son audience croître d’année en année. Il en est aujourd’hui à sa sixième édition.
.
Inscription
Tous les établissements français désireux de participer au PJRL peuvent déposer un dossier de candidature dûment renseigné à la DAAC de leur rectorat avant le mois de juin. Délai de rigueur… Pendant ce temps, un comité de pilotage, composé de membres de la DGESCO, de l’Inspection générale, du CNC et de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), entreprend de visionner et de retenir un panel de huit longs-métrages (sept pour la session 2016-2017).
Il n’y a ici aucune exclusive, excepté bien sûr les films que la morale réprouve (pornographie, hyper-violence, etc.). Toutes les cinématographies (française et étrangère) et tous les genres peuvent être représentés. Le film couronné est intégré ipso facto à la sélection de l’opération « Lycéens et apprentis au cinéma ».
.
Au programme du PJRL 2016-2017 :
Le Fils de Jean, de Philippe Lioret
Sonita, de Rokhsareh Ghaem Maghami
Moi, Daniel Blake de Ken Loach
Baccalauréat de Cristian Mungiu
Tramontane, de Vatche Boulghourjian ;
Les Oubliés, de Martin Zandvliet
.
Fonctionnement
Les œuvres sont ensuite vues par les élèves dans les salles partenaires au moment de leur sortie nationale (entre octobre et avril). Quarante-sept classes de lycées, dont quinze professionnelles, participent cette année au PJRL. Chacune d’elles désigne enfin deux délégués chargés de défendre leur choix lors de la cérémonie parisienne de remise du Prix qui se déroule en mai à la Fémis – l’École supérieure des métiers de l’image et du son qui, à noter, est le sujet du documentaire de Claire Simon, Le Concours, sorti le 8 février dernier.
À cette occasion, les élèves rencontrent des artistes, des réalisateurs et autres professionnels du cinéma avec qui ils sont invités à débattre.
L’élection du film lauréat par les lycéens eux-mêmes s’accompagne également des Prix de la critique remis par un jury professionnel aux meilleurs textes postés par les élèves sur le blog mis à leur disposition sur le site d’Éduscol. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : apprendre à voir, réfléchir, discuter, argumenter, et écrire.
.
Attentes
Le Prix Jean Renoir des lycéens a pour objectif de montrer d’autres images, d’autres cinématographies, d’autres modes de pensée que ce vers quoi les adolescents sont naturellement attirés.Il s’inscrit en cela dans l’esprit des autres dispositifs d’éducation à l’image proposés par l’institution : « École et cinéma », « Collège au cinéma », « Lycéens et apprentis au cinéma ».
Autant d’opérations dont les enjeux éducatifs, esthétiques, culturels et citoyens ne sont plus à prouver. Comme tous ces dispositifs, le PJRL participe au socle commun de connaissances et de compétences ; il incite notamment les élèves à acquérir une culture indépendante de la culture dominante.
Résultats
Le PJRL vise à rendre les élèves actifs dans leurs rapports aux images ; il cherche à les encourager et à les rendre conscients de leurs impressions. Chaque séance est suivie d’un débat dans la salle de cinéma ou en classe entre l’enseignant(e) et ses élèves. Et c’est souvent là que les difficultés commencent. Confrontés à des films d’auteurs et pour certains projetés en version originale sous-titrée, les élèves sont parfois désarçonnés, dubitatifs, muets ou franchement critiques.
Il s’agit dès lors de faire naître les remarques, de motiver la réflexion, de susciter le point de vue argumenté. À la défiance des uns s’opposent bientôt l’enthousiasme sinon l’avis nuancé des autres. Passée la perplexité initiale (des premières projections notamment), la parole se libère, nourrie de contradictions et d’idées nouvelles propices à étayer le texte critique que chacun a pour devoir d’écrire.
L’exercice est libre, autorisé seul ou en petits groupes. Outre la qualité rédactionnelle (style, lexique, structure…), c’est la pensée sensible et personnelle qui est privilégiée. L’émotion et la réflexion, au-delà de la narration ou du simple descriptif de l’œuvre exposée à la critique. Il importe de formuler un jugement raisonné propre à former le goût et l’esprit critique. Propre à alimenter la curiosité et la pensée esthétique, à faire éclore le désir de faire, de créer, d’inventer.
Philippe Leclercq
.
• Le site du Prix Jean Renoir des lycéens.
• Voir sur ce site la critique de « Baccalauréat », de Cristian Mingiu, par Anne-Marie Baron.