Marc Olivier Baruch, « Des lois indignes ? Les historiens, la politique et le droit »
Nous aurions presque oublié, alors que la chose fit grand bruit dans le landernau universitaire et politique. En décembre 2005, quelques-uns de nos plus éminents historiens, dont certains professeurs au Collège de France, des académiciens et jusqu’à un ancien ministre apposaient leur signature au bas d’un manifeste collectif intitulé Liberté pour l’histoire. Il s’agissait de s’élever contre une série de lois jugées « indignes de la République » car attentatoires à la liberté de pensée et d’expression des historiens. Une disposition gouvernementale (vite abrogée) avait cristallisé l’émotion, en partie légitime, de la corporation, celle qui prétendait imposer à l’école de souligner « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ». Cette insigne maladresse entraîna une indignation, plutôt justifiée, qui, par contrecoup, allait atteindre des décisions politiques antérieures moins contestables et même franchement bienvenues, comme le démontre l’auteur…
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