En 1981, lors du repas qui suivit l’enterrement de Nadejda, veuve d’Ossip, chacun se leva pour dire un poème de Mandelstam. À l’époque, les œuvres du poète mort dans le Goulag n’existaient que très partiellement en URSS, et circulaient plutôt en samizdat. La puissance de la poésie à laquelle Ossip Mandelstam avait consacré sa vie s’exprimait là, à travers d’anonymes admirateurs qui bravaient la férule de quelques momies au pouvoir…