Voltaire : « L’Ingénu » ; Denis Diderot : « Supplément au Voyage de Bougainville »
Quatrième, Troisième
objet d’étude - littérature et débat d’idées
La confrontation de « L’Ingénu », de Voltaire, avec le « Supplément au Voyage de Bougainville », de Diderot, s’avère fructueuse. Inscrire le texte de Diderot dans un jeu de mise en relation procède de la manière des Encyclopédistes qui, d’article en article, renvoyaient à une découverte dynamique de différents points de vue. Le « Supplément » illustre ce qu’il est convenu d’appeler le « mythe du bon sauvage ». Ce mythe littéraire, davantage véhiculé par l’écrit que par la parole, ne saurait se concevoir sans une pluralité d’approches. Si le concept de nature renvoie déjà à bien des ambiguïtés entre l’état de nature, l’homme de la nature ou l’homme naturel, il n’est pas inintéressant d’examiner ce que chacun oppose à cette notion : s’agit-il de société, de culture ou de civilisation ? Le choix de tel ou tel antonyme révèle les lignes de force d’une philosophie en train de se construire.