Bac spécialité HLP

Faut-il exercer l’âme des enfants à la pitié ? La littérature a-t-elle pour vocation d’éduquer à la sensibilité ? Telles étaient les deux questions soumises le 17 juin aux bacheliers ayant choisi la spécialité HLP à partir d’un extrait de Cinq mémoires sur l’instruction publique, de Condorcet.
Les élèves de seconde doivent choisir leurs trois enseignements de spécialités pour la première. HLP – humanités, littérature et philosophie – ne brigue ensuite que 10 % des suffrages en terminale. C’est pourtant une spécialité qui ambitionne de fournir aux élèves un outillage intellectuel complet pour les rendre aptes à disséquer discours et implicites.
Il s’agira, sur le plan culturel, de fixer quelques notions issues de la rhétorique antique et, sur le plan méthodologique, d’initier les élèves à la question dite d’interprétation. L’ensemble du programme sera abordé en privilégiant l’axe de la chronologie (voir l’esquisse de progression) et certains textes feront l’objet d’une double approche. L’évaluation portera sur le discours de Gwynplaine (Victor Hugo, L’Homme qui rit, 1869) à la Chambre des Lords avec une question d’interprétation en littérature et une question de réflexion en philosophie.
Dans bien des descriptifs de baccalauréat, les œuvres classiques avaient tendance à céder le pas aux œuvres contemporaines. L’instauration d’un programme national met en avant la dimension première des œuvres patrimoniales et obligera donc les élèves de premières à se confronter à des œuvres indiscutablement littéraires. Mais osons dire les choses comme elles le sont : combien d’élèves vont réellement lire La Princesse de Clèves ou Le Rouge et le Noir ? Tout notre défi est donc là, il s’agit désormais pour nous, professeur de lettres, à l’heure où les résumés et analyses diverses font florès sur Internet, de convaincre notre public de réellement lire les œuvres que nous leur soumettons.